Sept gouverneurs d’États nigérians nouvellement élus ont effectué une visite au Groupe de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) à Abidjan pour renforcer la coopération et débloquer le vaste potentiel agricole du pays.
La délégation, qui a rencontré le président de la Banque, M. Akinwumi Adesina, était dirigée par le gouverneur de l’État de Katsina, M. Mallam Dikko Umar Radda, et comprenait les gouverneurs M. Nasiru Idris de l’État de Kebbi, M. Alhaji Umar Namadi de Jigawa, M. Dauda Lawal de Zamfara, et les vice-gouverneurs M. Aminu Abdussalam de Kano, Mme Hadiza Sabuwa Balarabe qui représentait Kaduna, et M. Idris Mohammed Gobir de Sokoto.
Avec une population estimée à 60 millions d’habitants, soit 28 % de la population du pays, le Nord-Ouest du Nigéria abrite 10 millions de têtes de bétail sur les 22 millions que compte le pays. La zone présente la plus forte incidence de pauvreté et d’insécurité alimentaire en raison d’infrastructures inadéquates, de la faiblesse des services de vulgarisation, d’un ajout de valeur limité et d’une mauvaise intégration dans les marchés nationaux et régionaux.
Les discussions d’Abidjan ont porté sur le renforcement de la production, de la nutrition et de la sécurité alimentaires, ainsi que sur les moyens innovants de libérer le riche potentiel agricole de la zone et d’accélérer la mise en œuvre des zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ).
Parmi les autres domaines prioritaires figuraient les possibilités de tirer parti des programmes de la Banque africaine de développement en matière d’énergies renouvelables, notamment son initiative « Desert-to-Power » de 20 milliards de dollars, qui permettra de fournir 10 000 MW d’énergie solaire à près de 250 millions de personnes dans la région du Sahel.
Les zones spéciales de transformation agro-industrielle sont conçues pour promouvoir une augmentation de la productivité, de la valeur ajoutée et de l’accès au marché grâce à des investissements soutenus par le gouvernement et pilotés par le secteur privé afin de développer des chaînes de valeur stratégiques pour les produits de base. Le programme SAPZ a été lancé au Nigéria en octobre 2022.
M. Adesina a indiqué que la Banque et ses partenaires ciblent un financement d’un milliard de dollars pour étendre le programme SAPZ au Nigéria, afin de soutenir jusqu’à 25 des 36 États du pays. Il a exhorté les gouverneurs à collaborer et à sélectionner rapidement des pôles agricoles pour accueillir ces projets.
« Ces zones profiteront aux agriculteurs locaux et créeront des emplois tout au long des chaînes de valeur. Elles offriront des opportunités sans précédent de transformer des produits de base en produits de grande valeur, de réduire le gaspillage et les pertes post-récolte, d’augmenter les revenus et d’accroître les profits, et de réinjecter de l’argent dans vos économies rurales », a expliqué M. Adesina.
Faisant remarquer que la zone est riche en bétail, en particulier en bovins, M. Adesina a souligné le potentiel de la zone en matière de transformation de la viande : « J’aimerais que nous ayons une discussion de fond sur la création de zones de transformation de viande bovine dans la zone du Nord-Ouest. »
La Banque a financé plusieurs projets dans la zone du Nord-Ouest, notamment le projet d’approvisionnement en eau et d’assainissement de Zaria, d’une valeur de 85 millions de dollars, qui fournit de l’eau à 650 000 personnes et des services d’assainissement à 350 000 personnes. Deux États de la zone, Kano et Kaduna, font partie de la première phase du programme SAPZ.
Le National Agriculture Growth Scheme (Agro-Pocket ou NAGS) a reçu un appui budgétaire de 134 millions de dollars dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence du Groupe de la Banque. Ce programme vise à accroître la production de blé et de riz pendant la saison sèche de 2023 et tout au long de la saison des pluies de 2024 dans cinq États. Il contribuera à réduire une partie des dépenses actuelles du pays en matière d’importation de blé, qui s’élèvent à 3 milliards de dollars.
Le gouverneur Radda a salué le leadership de M. Adesina à la tête de la Banque africaine de développement et son fervent plaidoyer pour le Nigéria et l’Afrique.
Il a déclaré que les gouverneurs du Nord-Ouest ont décidé d’adopter une approche coordonnée en collaborant avec la Banque pour mettre en œuvre des projets agricoles et électriques qui stimuleront le développement de la zone et amélioreront les moyens de subsistance. « Nous avons des points communs en matière de population, d’approches, de culture, de tradition, de topographie, de pluviométrie et de climat », a-t-il ajouté.
Adesina a salué l’approche régionale des gouverneurs du Nord-Ouest, leur assurant que la Banque serait heureuse de soutenir le développement d’une stratégie régionale.
Le gouverneur Radda a indiqué que le manque d’infrastructures d’irrigation était l’un des principaux défis de la zone, entraînant de faibles rendements, des pertes post-récolte dues à de mauvaises installations de stockage, entraînant le chômage et le sous-emploi des jeunes, alimentant ainsi l’insécurité.
Alhaji Umar Namadi, de l’État de Jigawa, a déclaré que son administration donnait la priorité aux partenariats stratégiques qui font progresser les infrastructures rurales, la mécanisation agricole et l’agriculture intelligente face au climat.
Représentant l’État de Kaduna, la gouverneure adjointe Mme Hadiza Sabuwa Balarabe a déclaré : « Nous sommes convaincus que les zones spéciales de transformation agro-industrielle nous aideront à surmonter de nombreux défis, de même qu’elles nous propulseront vers l’autosuffisance alimentaire, la création d’emplois et de richesses, et qu’elles stimuleront par la suite la croissance économique, en particulier l’économie rurale. »
Selon le gouverneur Dauda Lawal, l’État de Zamfara « est une économie agraire. Nous disposons d’abondantes terres agricoles et du plus grand barrage du pays ». Il a ajouté que son État, doté de suffisamment de ressources en eau et en terres, peut produire suffisamment de riz et de blé pour nourrir le Nigéria.
M. Lawal a indiqué qu’avec le plus grand barrage du pays et d’importants gisements miniers, notamment d’or et de lithium, Zamfara peut réaliser des progrès rapides dans l’éradication de la pauvreté et la création de richesses pour sa population.
Le gouverneur de l’État de Kebbi, M. Nasiru Idris, a souligné le rôle central de l’agriculture dans la prospérité de l’État. « Près de 70 % de notre population dépend de l’agriculture », a-t-il déclaré.
L’État donne la priorité à la création d’opportunités économiques pour les jeunes et les femmes. Il a déclaré que Kebbi est déterminé à participer au programme « Desert-to-Power » afin de redonner vie aux industries moribondes de l’État.
Le gouverneur adjoint de l’État de Kano, Aminu Abdussalam, a déclaré que l’État s’emploie à rénover plus de 20 barrages inutilisés afin de stimuler l’activité économique, tandis que le gouverneur adjoint de l’État de Sokoto, Idris Mohammed Gobir, a déclaré que les programmes visant à stimuler la production de viande bovine et de lait, et à améliorer l’enseignement supérieur pour les jeunes, sont des priorités.
Sur tout le continent, la Banque africaine de développement a engagé 853 millions de dollars pour développer 24 zones spéciales de transformation agro-industrielle dans 11 pays. Cet investissement a attiré 661 millions de dollars de cofinancement de la part des partenaires du Groupe de la Banque. Les SAPZ du Nigéria sont les plus grandes et les plus ambitieuses du continent, en matière de portée et de taille.
L’administrateur de la Banque pour le Nigéria, M. Samson Oyebode Oyetunde, a exhorté les gouverneurs à élaborer d’urgence des plans de développement agro-industriel afin de profiter de l’attention portée actuellement à l’agriculture et à la production alimentaire à l’échelle mondiale.
La réunion a comporté des présentations sur les SAPZ, le programme TAAT (Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine) et l’initiative « Desert-to-Power ».
Lors des Market Days de l’Africa Investment Forum qui se sont tenus récemment à Marrakech, la Banque africaine de développement, Afreximbank, la Banque islamique de développement, Arise Integrated Industrial Platforms et d’autres partenaires ont lancé l’Alliance pour les zones spéciales de transformation agro-industrielle avec un engagement d’investissement initial de 3 milliards de dollars pour transformer les zones rurales d’Afrique en zones de prospérité.
« Le Groupe de la Banque africaine de développement reste résolument déterminé à aider le gouvernement nigérian à atténuer les impacts des prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie qui prévalent dans le pays », a déclaré Adesina. Il a expliqué : « L’inflation des prix alimentaires s’élève aujourd’hui à 33 % et représente 65 % de l’indice des prix à la consommation. En fournissant au Nord-Ouest – dont le développement est essentiel pour le Nigéria – une énergie renouvelable abordable qui alimentera les zones spéciales de transformation agro-industrielle prévues, nous aurons fait de grandes avancées dans la maîtrise de l’inflation au Nigéria.
Le Groupe de la Banque africaine de développement a investi plus de 10 milliards de dollars au Nigéria depuis le début de ses opérations dans le pays en 1971. Son portefeuille actif au Nigéria comprend 48 opérations d’une valeur de 4,4 milliards de dollars.Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).Téléchargez plus d’images : https://apo-opa.co/3QK2F0e
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