L’Afrique doit repenser la façon dont elle gère ses ressources naturelles afin d’éviter des conséquences socioéconomiques néfastes qui pourraient entraver son développement durable, ont déclaré des experts lors d’un webinaire organisé récemment par la Banque africaine de développement (www.AfDB.org).
Le webinaire organisé par la Banque africaine de développement avec l’appui du Groupe international d’experts sur les ressources (www.ResourcePanel.org) (« International Resource Panel », en anglais) et le secrétariat du World Resource Forum a permis aux participants d’échanger sur les défis et les meilleures pratiques en matière d’évaluation des ressources naturelles.
L’appel des experts a été lancé à quelques jours de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de 2023 (COP28), prévue du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Cette conférence sera un moment marquant où le monde évaluera les progrès réalisés dans le cadre de l’Accord de Paris.
La gestion durable des ressources naturelles en Afrique est essentielle pour réduire la dégradation de l’environnement et encourager l’adaptation aux changements climatiques.
Merlyn Van Voore, cheffe du secrétariat du Groupe international d’experts sur les ressources à Genève, en Suisse, a déclaré que le monde était aux prises avec le manque d’outils et de cadre appropriés pour assurer une gestion durable des ressources naturelles.
« Il y a des chevauchements entre la gestion des ressources naturelles et ce que cela signifie concernant le climat et l’agenda du développement durable », a-t-elle déclaré.
Elle a ajouté que la fabrication de produits électroniques nécessitait une attention particulière. Par exemple, la gestion du recyclage des téléphones portables en fin de vie nécessite l’implication de plusieurs acteurs, notamment les fabricants, les travailleurs et les entreprises du secteur extractif, les utilisateurs finaux et les fournisseurs de réseaux.
Vanessa Ushie, directrice par intérim du Centre africain de gestion des ressources naturelles et d’investissement de la Banque africaine de développement, a déclaré que l’Afrique et le monde sont confrontés à une crise de la nature.
Citant le rapport Perspectives économiques en Afrique 2023 de la Banque africaine de développement, Mme Ushie a déclaré que les ressources naturelles, notamment les énergies renouvelables et les services écosystémiques, génèrent environ 62 % du PIB de l’Afrique.
« La nature fournit des biens essentiels et des services vitaux, et il ne s’agit pas seulement de valeurs économiques, mais aussi de valeurs écologiques, biophysiques et environnementales. Faute d’apprécier pleinement ces services, nous avons tendance à sous-estimer la valeur du capital naturel », a expliqué Mme Ushie.
Hans Bruyninckx, ancien directeur exécutif de l’Agence européenne pour l’environnement, a déclaré que la gestion durable des ressources devrait être renforcée en Afrique et dans les économies du monde entier.
« C’est important pour tous les habitants de la planète, étant donné la répartition profondément inégale des coûts et des bénéfices liés à la manière dont nous procédons aujourd’hui, en particulier dans le contexte africain », a-t-il indiqué.
Selon M. Bruyninckx, l’Afrique a été historiquement un exportateur de ressources, mais d’une manière profondément non durable. Il a ajouté qu’à l’avenir, le continent devrait jouer un rôle important dans la transition énergétique et les technologies de l’information sur lesquelles le monde s’appuie pour trouver des solutions intelligentes. Mais plus encore pour son développement social et le bien-être de ses populations.
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